par Mike Tuluka

À l’heure du covid-19, une interrogation s’est imposée à toute la profession : comment communiquer ? Cette interrogation aussi simple soit-elle est le reflet du désarroi général. En effet, cette pandémie bouscule les codes classiques des canaux de communication tout en révélant la portée hors-normes du digital sur sa capacité à conserver la relation avec le consommateur.

Entre les médias qui martèlent leurs programmes d’analyses et de statistiques, les marques qui, au-delà des publications sur les gestes barrières, doivent démontrer leur efficacité et leur utilité en plein confinement, les professionnels de la communication ont vite su rediriger leur stratégie en rabattant les campagnes sur les canaux digitaux (en marketing digital, on fait référence au digital à tout ce qui fait appel à un écran : télévision, ordinateur tactile ou pas, tablette, simple téléphone portable et téléphone intelligent…) et mettre en place un système de télétravail afin de permettre aux annonceurs de continuer d’apporter des solutions à leur clientèle.

Il va sans dire que la crise du coronavirus bouleversera pendant longtemps nos habitudes sanitaires et sociales. Ainsi, qu’adviendra-t-il des activations sur terrain ? Des sondages à l’arraché ? Ou tout simplement du passage au guichet de la banque ?

Pourquoi repenser la communication ? Pour trouver un équilibre entre le matraquage de la promotion imprimée, l’invitation placardée à participer à un évènement et à la communication uniquement basée sur le following et le like dans un espace tel que la République Démocratique du Congo où Internet a encore du mal à prendre son envol et sa vitesse de croisière.

L’innovation sera plus que jamais sollicitée dans les jours à venir. Les esprits créatifs ne pourront plus se contenter de directions artistiques originales. Non, il faudra qu’elles soient utiles.

Un beau visuel imprimé sur du papier feutré exposé à un présentoir dans un espace clos ne vaudra pas grand-chose si le fait de le toucher devient mortel. Et si l’affiche est historiquement le format roi de l’affichage extérieur (y compris les grands formats), il va sans dire qu’elle devra offrir plus d’informations et de possibilités que sa taille ne le permet. Comme par exemple l’intégration de la réalité augmentée (RA) comme se fût le cas avec les flyers de la 6ème Edition de la Semaine de la science et des Technologies ; ou encore une utilisation systématique du QR code afin de renvoyer le public sur les réseaux sociaux, les sites Internet, etc.

Repenser la communication en vue de la rendre plus conviviale au sein d’un dialogue permanent et réel entre l’annonceur et le public. Il ne s’agira plus forcément de contenu, mais d’un dialogue évolutif et constructif entre un individu et une marque.

 

Mike TULUKA exerce sa passion depuis une quinzaine d’années dans la création d’identité visuelle, sur des campagnes promotionnelles et institutionnelles ainsi que dans le design éditorial qu’il aime tout particulièrement. Après avoir travaillé pour Pygma Comms et Optimum/TBWA, il est à présent Directeur artistique chez JKMT (éditorial design, graphic design et web design).